Nous inaugurons à partir d’aujourd’hui un petit moment de détente en 3 épisodes, durant cet été. Nous allons donc tenter de nous divertir un peu en passant en revue un certain nombre d’œuvres musicales ou de musiciens qui font référence à nos amis à moustaches.
Par la même occasion, nous ajoutons une nouvelle catégorie de rubrique, un peu pompeusement baptisée « Culture chats » destinée, dans les périodes calmes, à tenter de réviser quelques petites choses tout en s'amusant. Contrairement aux programmes de la télé, il ne s'agit pas de rediffusions !
Bien entendu si un évènement notable se déroulait sur le site de l'hôpital, nous interromprions alors notre programme pour vous en tenir informés.
Assez palabré, commençons donc !
Le chat a, de longue date, inspiré les musiciens et compositeurs de toutes tendances et de tous genres, ce n'est pas un secret.
L’encyclopédie libre Wikipedia® consacre un article à cette relation que vous trouverez ici : Article Wikipedia, Chats et Musique.
Mais si l’on fouille un petit peu plus profondément, on se rend vite compte que les références félines sont bien plus nombreuses et variées que celles qui y sont citées.
Note : toutes les sources et références utilisées seront indiquées à la fin du troisième et dernier article de cette série. Les textes en bleu sont cliquables et pointent sur les chansons, paroles ou articles indiqués.
: Nous commencerons donc ce petit tour de table par les évocations du chat dans les chansons francophones.
. Et, pour vraiment bien débuter tout ceci, nous parlerons de Georges Brassens.
Ne cherchez pas ! Je ne suis pas objectif mais juste un immense admirateur de « Tonton Georges », lui-même grand amoureux reconnu de félins. Il disait
Les chats, je les adore et ce n’étaient pas des paroles en l’air. Ses nombreux minous n'avaient pas de nom, il les appelait Le chat et ne voulait rien leur imposer.
Et chez Brassens, il y en a partout :
chez lui, dans sa vie passée, sur les pochettes de ses disques et, bien entendu, dans ses chansons.
Ah, les chansons de Georges .. De la « Brave Margot » et son célèbre chaton au destin si funeste jusqu’à son « Testament » dans lequel il pense à ses amis à quatre pattes (« s’il fouett’ mes chats, y'a un fantôme, qui viendra le persécuter »), que de générations félines se sont succédées. Dans « P… de toi » (je ne fais pas un excès de pudeur, le titre fut censuré et sortit comme cela) il préfère prendre ses cliques et ses claques avec ses matous (« J’suis r’monté dans la lune en emportant mes cornes, Mes chansons, et mes fleurs et mes chats ») mais c'est toute la chanson qui les met en valeur en tendant la patte aux chats perdus . Son « Don Juan » glorifiait leurs protecteurs (« Gloire au flic qui barrait le passage aux autos, Pour laisser traverser les chats de Léautaud ! ») et dans son Fantôme il verse une larme sur les pauvres greffiers égarés ( Moi qu'un chat perdu fait pleurer .. ). Une petite pique misogyne dans Les casseuses : tant qu'elle a besoin du matou, ma chatte est tendre comme tout ... mais on ne lui en voudra pas pour ça !
En cette période estivale pas toujours drôle pour tous nos amis à quatre pattes, n'oublions pas non plus son féroce pamphlet nommé « Montélimar » dans lequel il s'attaque aux sinistres imbéciles (sic) qui abandonnent leurs animaux lors des départs en vacances. Aucune pitié pour eux : Les aoûtiens, les béotiens qui font ça n'ont pas d'âme, non, que leur auto bute presto contre un poteau ! Au moins, c'est clair, merci Georges, mais ça date, hélas, de 1976 .... Pas grand chose de changé en 40 ans, malheureusement.
Et cet été sera, je le crains, une nouvelle fois bien triste pour de pauvres compagnons délaissés et incapables de comprendre ce qui leur arrive et pourquoi leur vie bascule soudain.
Mais ce ne sont sont pas nos amis lecteurs de ce blog qu'il faudrait parvenir à convaincre ...
Pour en finir avec Brassens, citons cet extrait d’un recueil de ses pensées, «Les chemins qui ne mènent pas à Rome, réflexions et maximes d'un libertaire » au Cherche-Midi :
« J'aime que le chat vienne vers moi ; j'aime aussi que le chat s'éloigne de moi. J'aime assez quand le chat vient si je l'appelle ; j'aime assez qu'il ne vienne pas si je l'appelle, aussi ».
Ça se passe de commentaires, non ?
Mais bien d’autres chanteurs français ont évoqué la gent féline.
. Yves Montand nous chante le « Chat de la voisine », les Frères Jacques veulent tirer « La queue du chat », Ray Ventura évoque leurs cris à sa manière « A la mi-Août » et les Gros Minets (Moustache, Jean Constantin, etc ..) nous mettent en forme avec un titre bien rythmé.
. Jean Roger Caussimon interprète le « Chat Noir » d’Aristide Bruant de même que Mouloudji.
. Joe Dassin semble bien attiré par un « Joli Minou » et Claude Nougaro reprend et met des paroles sur « The Cat » de Jimmy Smith avec « Le Chat » qui a bien des déboires avec les demoiselles.
. Georges Chelon nous a offert trois titres sur les matous. « Le petit chat m'aimait » et une version chantée du poème « Le Chat » de Baudelaire. Mais il y aussi le triste et beau « Tic-Tac » dédié à son ami minou qui s'est fait écraser, chanson d'une grande délicatesse et prouvant une belle sensibilité de son auteur.
Chez Chelon, même si ça ne parle pas de chats, écoutez son émouvant « Requiem pour les animaux », vous n'en sortirez pas indemne, ça prend au ventre tellement c'est beau et criant d'une trop grande vérité !
. Pierre Perret, un peu jaloux, prendrait bien la place du minou dans « Elle cherche des puces à son chat », tandis que Les Elles nous racontent la vie de « La chatte de Monsieur Clock » sous couvert de vocalises félines.
. Jacques Brel se contente de les évoquer dans « Ces Gens Là » (« … j’ai jamais tué de chats …»), mais sa brave chatte Mimine l’a accompagné jusqu’à la fin aux îles Marquises.
. Léo Ferré nous définit La Mélancolie comme un chat perdu qu'on croit retrouvé . Jolie phrase de l'auteur de la jolie môme.
. Renaud ramène ses soucis sentimentaux au fait que « Le petit chat est mort » mais il se retrouve au tribunal à cause d’« Un chat qui miaule » (chanson à l'origine interprêtée par Fréhel en 1935).
. Les Pow Wow nous font une jolie prestation vocale et voudraient être un chat, et Téléphone n'est pas en reste non plus pour les évoquer.
. Citons également Alain Bashung avec « Chat » ou Louis Chedid qui est fier de son « Chat Noir ».
. Jacques Dutronc ne les a pas chantés à ma connaissance, sauf quelques évocations de trentaine de chats sous sa protection en Corse.
petits minets pas trop félins, mais on le lui pardonnera bien volontiers avec la
. Une chanson peu connue de Maurane évoque avec humour et subtilité son « Jean Phillibert ».
Même William Sheller qui nous raconte à sa manière bien particulière les mésaventures de « Spyder le cat ».
. Nous noterons aussi la chanson de Juliette Gréco , « Lorsque j’étais chat, je me souviens des sarabandes infernales… sur les toits de Paris ».
. On trouve aussi quelques exemplaires à pattes de velours chez Aldebert (« Des chatons dans un panier »), Olivia Ruiz (« Mon p'tit chat »), dans le conte musical Le Soldat Rose (Shirley et Dino : « Chien et Chat »), et chez Joël Favreau (qui a été un des accompagnateurs tardifs de Brassens, « La souris a peur du chat », dont le texte faussement enfantin ne s'est pas démodé ....).
. Pour conclure cette (longue) liste, certes non exhaustive, citons pêle-mêle « La métamorphose de Mister Chat » de Dionysos, le « Chat » de Plastic Bertrand, « Le Chat Botté » de Thomas Fersen, le « P'tit Chat » des Ogres de Barback, celui de Brigitte Fontaine et les tribulations du « Belzébuth » des Colocs.
. Ouf, ça fait du monde tout ça ! Reposez vous donc un moment sur la belle nostalgie instrumentale du « Pas du chat noir » d’Anouar Brahem jouée à l’oud. Un très beau titre.
Et enfin, n’oublions pas cette brave « Mère Michel » des traditions populaires, mais depuis le temps elle a bien dû le retrouver son minet ! Pas certain en plus, on prétend parfois que le chat Griffon et la Mère Michel auraient existé et que ce malheureux animal aurait été écrasé par un boulet anglais lors du siège de Saint-Malo. Sous son aspect enfantin, cette chanson contient de nombreuses allusions coquines, humoristiques ou satiriques ... pour son époque.
Nous évoquerons mieux les comptines pour enfants dans le troisième et dernièr volet de cette série.
En cherchant bien, il y en a d’autres. D’ailleurs n’hésitez surtout pas à nous signaler des compléments à ce bric-à-brac quelque peu hétéroclite …
Dans la deuxième partie, nous vous parlerons des nombreux « Cats » de la chanson anglo-saxonne.
… à suivre …