L'insaisissable Harpège, la doyenne de l'hôpital, a enfin décidé de prendre sa retraite, elle a consenti à rentrer dans la trappe ! Nous aurons du mal à décrire la joie que nous ressentons à cette heure, Harpège fait partie des ces chats affutés et aguerris qu'il est difficile de leurrer et pour lesquels on peut "user" des heures de patience en vain !
Et puis Harpège est un symbole : elle pourrait nous en raconter sur l'histoire de l'hôpital, elle a survécu à la fourrière, à la faim, à la chaleur ; elle a rencontré de belles âmes et partagé tant de choses avec elles.
Mais tout ça, désormais, elle aura tout le temps de le raconter à Liliane. Car c'est à la "maison de l'espoir retrouvé" qu'Harpège prendra sa retraite, ceci expliquant peut-être sa motivation car c'est un magnifique havre de paix conçu et géré par une très très grande dame de la PA.
Nous ne la remercierons jamais assez d'avoir bien voulu ouvrir une nouvelle fois ses portes et son coeur, pour notre reine !...

Avenir plein de promesses puisqu'il se passera chez Katryne. Et oui, nous n'en avons pas fini avec les bonnes nouvelles : Lilith a fait depuis longtemps chavirer le coeur de Katryne gagnant ainsi un foyer et une famille. Elle n'aura plus de puces, ne mangera plus de vieilles croquettes pleine de fourmis, ne dormira plus dans son sous-sol sordide !
Nous espérons être inondés de photos de Lilith, sur un canapé, sur un lit, en train de chasser une mouche... Ça nous réchauffe et nous donne envie de continuer !

Avec affront, tu te hasardais même parfois à rentrer dans le self du service. Tu évoluais entre l'endocrinologie et le patio de la pharmacie-internat, endroit que tu affectionnais tout particulièrement l'été, pour prendre ton "bain de soleil".
Le soleil, la chaleur, tu les aimais beaucoup : nous te retrouvions souvent installée sur le capot de nos voitures.
Solitaire, tu n'aimais guère la compagnie des autres congénères, ton territoire tu protégeais.
Je garderai de toi ce regard profond, insistant, franc, pesant même.
Cet après-midi, tu m'attendais ; je t'ai parlé longuement les yeux dans les yeux, je t'ai expliqué pourquoi tu devais entrer dans la trappe, je t'ai raconté la nouvelle vie qui pouvait s'offrir à toi. Tu m'as écoutée sans bouger, fixement, et à 16 h 30 tu as enfin fait le bon choix. Je t'ai retrouvée blottie dans la trappe, pas vraiment rassurée, la tête basse mais calme.
C'est avec un petit pincement au cœur que le personnel présent est venu te dire adieu, avant que Baptiste vienne te chercher. Je te félicite d'avoir pris cette décision, je suis fière de toi, mes yeux se brouillent de larmes. Je te souhaite une belle et longue vie chez Liliane, un immense merci à elle ! Je t'aime.
Irène..."
*le terme musical d'arpège accepte deux orthographe, avec ou sans "h"