Celui-ci a préféré laisser à Monsieur Mourlaas le soin de suivre le dossier "chats". En effet Monsieur Mourlaas en tant que directeur des travaux et des ressources est le plus à même d'apporter des réponses concrètes sur le sujet. Il était par ailleurs présent lors de la première réunion en 2007, à l'époque en tant que sous-directeur de l'lhôpital.
Nous revoici donc en salle de réunion, un an et demi plus tard, et la situation a radicalement changé.
Lors du premier rendez-vous, l'hôpital devait faire face d'une part à une importante prolifération féline, d'autre part à une forte présence de puces. Les débats furent délicats pour prouver que l'infestation de puces n'était pas liée à la présence des chats, et que le problème de prolifération féline pouvait se résoudre de manière "douce" en combinant trappage/adoption et stérilisation.
Hier, nous étions donc là pour présenter un premier bilan à la direction sous forme de petit dossier afin que les choses soient concrètes, palpables. Après une courte présentation, tombe un chiffre essentiel : depuis que l'association a commencé son action, il y a 107 chats en moins sur le site. Nous sentons un certain étonnement chez nos interlocuteurs...
Mais oui, nous confirmons et d'ailleurs sur ces 107 chats, 78 sont adoptés et coulent des jours heureux dans les coussins !
Sur cette liste des chats adoptés, nos interlocuteurs constatent que les chats ont ému des familles aux quatre coins de la France, et même à l'étranger... Viennent alors quelques questions sur la socialisation, comment ces chats "sauvages" peuvent s'adapter à une vie de famille et devenir un parfait chat domestique... Mais nous avions joint au dossier quelques photos de nos adoptés, heureux, sous les caresses, dans les bras, dans les coussins. Et oui, les chats de l'hôpital c'est aussi ça !
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Puis nous leur montrons la liste des chats sur site, avec leur photo, leur nom, il n'en reste que 22. Là encore étonnement ! Sommes-nous sûr qu'il n'y en a pas plus ? Pas plus de trente avec les quelques chats pas encore bien différenciés et fidélisés à un point de nourrissage. Nous insistons sur le fait que ces 22 chats restants, nous y tenons ! Nous les connaissons bien et y sommes attachées. Ils ont par ailleurs leur petite célébrité sur la toile et beaucoup de personnes suivent leur histoire.
La discussion retourne sur quelques points liés à l'hygiène, aspect capital lors de la première réunion. Nous demandons à l'hôpital de se renseigner pour voir s'ils n'obtiendraient pas des tarifs moins prohibitifs sur les anti-puces par voie orale que nous distribuons régulièrement. Accepté ! La pharmacienne de l'hôpital se renseignera.
On nous demande aussi s'il n'y a pas parfois des chats en très mauvais état sanitaire. Nous répondons que c'est arrivé. Que dans ce cas, nous mettons le trappage du chat en priorité et l'emmenons chez le vétérinaire, mais que le chat n'est euthanasié QUE si sont état est désespéré, sinon nous lui trouvons un accueil pour qu'il reçoive les soins utiles.
Il est temps d'aborder la suite de la collaboration entre l'association et l'hôpital. Nous avons rempli notre partie du "contrat" et aurions besoin de leur concours pour la suite. Il faut aborder les choses en deux temps : comment allons-nous faire passer aux chats la période travaux, et comment allons-nous installer les chats à long terme une fois que tout sera stabilisé (car même si nous trappons tous les chats actuellement connus, d'autres s'installeront certainement) ?
Après l'exposé du bilan, nous sentons une réelle bienveillance et une bonne volonté certaine de la direction dans la poursuite de notre collaboration.
D'ailleurs, notre action commence à prendre valeur d'exemple : l'hôpital de Thuir, confronté à un souci de prolifération féline, a contacté l'hôpital de Perpignan pour savoir comment ils avaient géré le problème. La direction n'a pu que vanter les mérites de la collaboration avec notre association de protection animale !
Après tous ces aspects positifs, nous abordons alors les choses point par point.
- Le planning des travaux
C'était le point crucial pour nous car de là va découler toute la suite de notre action (priorité de certains trappages, déplacement des points de nourrissage)
Et comme nous le redoutions, cette fois-ci "nous y sommes" et devons faire face à l'urgence. Le démentèlement du bâtiment Chirurgie/Urgences (les "lauriers") commence ce 4 novembre, et dans les jours qui suivent "gastro" et "endocrino" disparaîtront à jamais.
Bien sûr, cela devait arriver à un moment donné, nous le savions. Mais quel pincement au coeur en pensant à Sôma ou Béryl...
Et puis une seconde vague de travaux s'abattra en mars/avril 2010 du côté des poilus.
Nous obtenons l'autorisation d'aller visiter, avant le 4 novembre, les 4000 m2 des vides sanitaires sous le bâtiment de la chirurgie et des urgences, auxquels nous n'avons jamais eu accès. Nous avons le maigre espoir d'y retrouver la trace de Plume, ou de Salomé...
- Le déroulement des travaux
Nos interlocuteurs exposent avec précision et transparence comment cela va se dérouler. Et là nous reprenons un peu espoir ! Les bâtiments vont être soit réhabilités, soit détruits. Mais dans les deux cas, ils doivent d'abord être "désossés" afin d'en trier les matérieux (bois, métal, verre etc). Ce qui veut dire que les chats, effrayés par le bruit des scies circulaires et autres outils bruyants auront sûrement largement le temps de fuir avant l'arrivée des pelleteuses. Par contre, il nous sera certainement difficile des tous les localiser ensuite...
Par ailleurs, nous apprenons une très bonne nouvelle : il n'y aura à priori aucune dératisation !
- Les points de nourrissage
Sur ce sujet, nous sentons que la direction nous laisserait presque "carte blanche" sur l'évolution indispensable des secteurs où les chats sont nourris. Nous insistons et leur soumettons 2 points de nourrissage pour le futur, à long terme. Ils sont acceptés. Par ailleurs, ne serons obligées de déplacer les points de nourrissage actuels par étape pendant la durée des travaux. Là encore, nous avons toute latitude pour faire au mieux, dans l'intérêt des chats.
À plus long terme, l'hôpital propose même de mettre un menuisier à la disposition de l'association pour fabriquer des abris de nourrissage 3 étoiles !
- Signature d'un convention officielle
Enfin, nous avons demandé si nous pouvions avoir une convention signée mutuellement, qui officialise l'intervention d'SOS Chats de l'Hôpital à l'hôpital Saint Jean. Accepté, Mr Mourlaas se chargera de rédiger ce document.
En conclusion, Nat, Irène et Linda sont sorties très heureuses de cette réunion. Nous tenons à saluer Mr Mourlaas et Mr Maurice pour l'heure qu'ils nous ont accordé, alors même que leur emploi du temps est plus que chargé en cette époque d'effervescence à l'hôpital.
Nous les remercions de leur bienveillance et de leur bonne volonté vis à vis de notre action et des chats.
Cette rencontre, plus que positive, ne nous fait pas oublier la disparition imminente des lauriers, de gastro et d'endocrino. Les travaux agitent déjà l'hôpital depuis des mois et nous a fait perdre Plume. Maintenant, nous abordons la phase tant redoutée des destructions...