L’article du jour va vous raconter un joli récit.
Cette petite aventure commence plutôt mal, mais la suite devient rapidement beaucoup plus sympathique.
Voici donc l’histoire d’une petite nouvelle, une inconnue pour vous, baptisée Midinette.
Et pour cela, nous allons remonter quelques temps en arrière.
Depuis plusieurs mois, une jeune chatte des rues, comme il en existe tant, traînait sa misère dans une rue pas bien loin de chez Laura, ni de l’hôpital.
Bien entendu elle était nourrie régulièrement, mais c’est son état de santé qui nous préoccupait.
Son œil droit nous inquiétait. En fait, il paraissait sérieusement abîmé et semblait être infecté, assez vilain à voir. Nous ne savions pas si elle avait perdu cet œil ou bien quel était son problème. Il faut dire qu’elle n’était observée que d’assez loin.
Alors bien évidemment le scénario classique s’est mis en marche. Des tentatives de trappages qui échouent les unes après les autres, les mois qui passent, sa plaie qui a l’air de se dégrader et s’infecter sévèrement à certains moments et l’inquiétude qui augmente les jours où personne ne la voit.
Il faut dire que la belle est une véritable sauvageonne, doublée d’une sacrée petite maline.
Bref, le type de chat idéal pour vous causer des moments de désespoir tout en regardant votre piège désespérément vide.
Mais « tout vient à point … » qu’il dit le proverbe.
Et donc, vers la fin du mois de Juin de cette année, hop ! Midinette va dans la boîte magique grâce à l’aide d’une gentille voisine. Et aussitôt emmenée dans la direction bien connue du cabinet de notre vétérinaire.
Comme toujours identifiée et stérilisée (avec des petits en préparation, au passage), mais c’est surtout le diagnostic concernant l’état de son œil que nous attendions avec impatience.
Bagarre, blessure, maladie ?
Premier point positif, son œil est intact.
Son état est dû à un coryza non soigné qui a dégénéré, et qu’elle a contracté lorsqu’elle était toute jeune.
Mais les dégâts sont importants. Tissus de la paupière détériorés en profondeur, un trou dans le nez au-dessus de sa narine, cloisons nasales et sinus HS …. Elle peut vivre bien entendu, mais il va falloir la soigner pendant plusieurs jours.
Par contre il nous a été confirmé qu’aucune possibilité d’intervention de type « greffe » n’était envisageable, les tissus étant dégradés beaucoup trop profondément.
Nous vous mettons des images d’elle après les soins, même si elles sont plutôt impressionnantes elles restent malgré tout regardables. La médecine et la désinfection étaient passées par là.
Désolés, c’est un peu difficile à voir, mais c’est aussi souvent cela la triste réalité des animaux de la rue.
Bon ben alors ? Qu’est-ce qu’on fait de cette petite ? Il lui faut une période de traitements d’une semaine à quinze jours avant tout projet. Et bien entendu on n’a aucune structure adaptée pour cela.
L’auteur de ces lignes (coucou, c’est moi) qui était présent lors de ces événements a donc proposé de la prendre chez lui « en attendant ».
Elle a dû être installée dans une cage de socialisation à la maison. Non que cette solution de la tenir enfermée soit agréable à prendre, mais il fallait avoir la certitude qu’elle avalait ses traitements et bien surveiller l’évolution de son état, dans un milieu calme et sain. Donc, pas le choix.
Durant ce séjour, certains signes avant-coureurs indiquaient une forme d’intérêt mutuel entre Midinette et Paprika (le mâle rouquin de la maison).
Au bout de cette période, munis de photos pour montrer son état à notre vétérinaire, il nous a été conseillé - si possible - la poursuite du traitement avant toute décision éventuelle de la relâcher.
Eh bien, la voilà donc repartie en voyage avec toute la petite troupe de la maison en direction de la région toulousaine. D'abord isolée dans une pièce pour ses soins, elle a ensuite été progressivement invitée à visiter ses appartements.
Inutile de vous mentir, les débuts ont été difficiles. Très craintive, parfois un peu agressive, stressée, vivant cachée, je la sentais mal dans ses coussinets. Si cette situation avait perduré, il aurait été nécessaire de la remettre sur site une fois rétablie.
Notre but n’était pas de la rendre malheureuse, non plus.
Si nous n’avons pas parlé d’elle avant, c’est bien parce que nous ne savions pas quel destin l’attendait. Difficile équilibre entre notre volonté de lui éviter un retour à l’errance et le respect de son bonheur et de son choix de vie.
Et puis comme par enchantement et comme il sied à tout bon conte de fées … le chevalier a surgi sur son blanc destrier.
Je vous ai parlé un peu plus haut de l’intérêt qu’elle portait à l’ami Paprika.
Il s’est avéré que ce sentiment a vite évolué en passion féline débordante.
Notre rouquin s’est retrouvé du jour au lendemain avec une fifille qui lui collait en permanence aux pattounes, et qui ne voulait plus le lâcher.
Lui, le bourru un peu fantasque, gros nounours de 7 kg, mal supporté par le reste de la troupe, le voilà illico promu au rang de Don-Juan séducteur et chaperon d’une minette en manque d’affection !
Les photos proposées ne sont qu’un pâle reflet de l’intimité de ces deux inséparables.
Il faut vraiment le vivre au quotidien pour comprendre à quel point il sont fusionnels.
Et, de facto, notre Midinette a progressé et commencé à bien s’habituer et apprécier sa vie domestique. Elle a alors rapidement évolué, et surtout son stress a complètement disparu.
A ce jour, elle est restée sauvageonne au sens que l'on ne peut toujours ni la toucher, ni la caresser.
Ah les joies sautillantes des captures pour les séjours dans la région de Perpignan ! Il faudra raconter ça, un jour.
Mais elle a, par contre, parfaitement intégré tous les codes de la vie paisible dans un foyer. Elle s’intéresse à tout ce qu’il se passe dans la maison et se rapproche sans problèmes par curiosité. Elle aime le confort et le lit (même en ma présence), réclame ses friandises (et quel appétit ! un véritable aspirateur à croquettes) et joue comme une folle.
Aucun souci non plus avec les autres membres « historiques » de la tribu. Charlie, Cerise et Mirabelle l’ont très bien acceptée.
Et, excellente surprise : elle sort souvent dans le jardin, sans chercher à s’enfuir, pour profiter du soleil ou d’une bonne partie de chasse au lézard ... et massacrer les fleurs.
Après, elle rentre d’elle-même, sans intervention nécessaire. Elle accepte aussi parfaitement les séjours dans la seconde maison (mais un peu moins les captures avant le voyage ...).
Heureuse de vivre et cela se voit et se ressent ! C’est une chatte très gaie et vraiment passionnante à découvrir.
Bon vous avez compris, non ?
Midinette restera chez moi (ou je resterai chez Midinette et les autres chats, au choix …).
Sauvageonne ou pas, cela n’a strictement aucune importance. Maintenant nous sommes certains qu’elle se sent bien. Et si elle veut évoluer vers davantage de contact, elle fera comme bon lui semble, tout en la respectant.
Un autre point important. Comme les tissus de sa paupière restent à vif et que ses bronches n’ont plus aucune protection contre les agressions externes, en vivant dans un foyer, au moindre souci visible, elle pourra être rapidement soignée. D’ailleurs j’ai pu constater qu’elle éternue très souvent et qu’elle est sensible aux poussières et particules.
Remise à une vie au dehors il nous serait quasiment impossible de la capturer une nouvelle fois avec une espérance de vie probablement brève, de l’aveu même du vétérinaire.
Voici donc la fin provisoire de l’histoire de « la fiancée de Paprika », minette errante et fragile issue de notre association et qui, depuis quatre mois maintenant, vit au rythme sécurisé d’une maison tout en conservant sa part « sauvage » qui lui donne son charme exceptionnel.
Bienvenue Midinette, tu as trouvé ton compagnon, le matou de tes rêves, semble t'il.
Merci d’avoir accepté ta nouvelle vie.
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Et pour terminer cet article assez long, voici un petit diaporama qui vous propose quelques photos supplémentaires de notre amie dans sa maison.
Tranches de vie
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