Décidément les informations se bousculent en cette période. Nous modifions encore une fois nos projets de publication pour une actualité encore plus brûlante et, oh combien émouvante.
La misère animale est un puits sans fond, qu'on a l'impression de vider avec une pipette…
Je pense à Laura qui chaque jour reçoit des appels de détresse pour de jeunes minettes vues avec leurs chatons, pour des éclopés qui nécessitent des soins, pour des demandes de stérilisations, etc etc…
Et c'est avec la boule au ventre qu'il faut bien souvent refuser. Faute de moyens, faute d'un nombre de bons suffisants, faute de bénévoles.
Mais parfois quelque chose au fond de nous veut dire oui.
C'est ce qui s'est passé cette semaine.
Une dame vivant du côté de Elne contacte SOS Chats de l'hôpital. Elle nourrit depuis environ deux mois des chatons qui ont manifestement été bazardés là, dans ces petites parcelles de jardins potager. La maman n'a jamais été aperçue. La dame, de bonne foi, pensait qu'en les nourrissant ils allaient grandir là en paix.
Mais non, ce monde d'humains ne permet pas cela. Alors un premier chaton a disparu. Elle a aperçu le petit corps en décomposition d'un autre, sous un cabanon inaccessible. Et en début de semaine, un troisième en souffrance, la patte pendouillante.
Elle a alors conduit ce petit bonhomme chez le vétérinaire.
Les radios ont montré une patte méchamment fracturée, suite à un coup de fusil, le plomb étant allé finir sa course dans l'épaule, où il est toujours logé.
Ce chaton nécessitait donc une intervention lourde, et forcément coûteuse.
Ne disposant pas des moyens nécessaires, la seule alternative était l'euthanasie…
C'est alors que cette dame a contacté les différentes associations et que j'ai reçu son appel.
Je me doutais bien que les finances de notre petite structure ne permettraient pas non plus de faire face, ce que m'a confirmé Laura. Nous n'aurions plus de quoi nourrir les chats sur site le mois prochain…
Après consultation des uns et des autres, nous décidons d'avancer les frais pour que ce petit chat des rues puisse recevoir les soins nécessaires. Nous lancerons par la suite un appel aux dons, et soumettrons une demande à Actu Animaux.
Je rappelle donc la dame pour lui demander de bien vouloir conduire le jeune minou chez nos vétérinaires.
L'après-midi même, il est reçu par l'excellent chirurgien orthopédiste de la clinique. Et malgré un planning déjà fort chargé, il programme l'intervention pour le lendemain.
Fin de matinée, coup de fil. Le petit chat a fait un arrêt respiratoire et cardiaque en phase pré-anesthésique.
Mais grâce à la réactivité et à l'efficacité de son équipe, le chirurgien a pu le ramener à la vie et il ne semble pas présenter de séquelles.
Il décide de laisser le bonhomme au repos 48 h, sous anti-douleur, le temps que son organisme récupère.
Une nouvelle intervention est programmée Vendredi matin.
Nous croisons les doigts, très fort.
Et la bonne nouvelle tombe enfin !
Le loulou a subi un autre protocole anesthésique. L'opération s'est bien déroulée.
En ouvrant, le chirurgien a constaté qu'il était impossible de brocher (opération moins coûteuse) tant l'humérus avait été fragmenté en plein de petits morceaux.
Seule la pose d'une plaque et de vis permettrait une "réparation" correcte. Et c'est à la loupe que l'intervention s'est achevée avec la pose d'une vis d'1 mm.
Le plomb a été extrait, le bonhomme peut démarrer sa convalescence.
Il a rejoint le Mir le soir même où la bonne vieille cage a repris du service, ainsi que les anges gardiens à poils !
Le bonhomme doit bien sûr resté confiné. Il est sous antibiotiques et anti-inflammatoires, sera déparasité sous peu. Et il a évidemment besoin de se retaper, ce qui ne devrait pas poser de problème vu son appétit.
D'un caractère affirmé, on voit qu'il n'a peur de rien, il a fait museau à museau dès le premier soir avec les patous et autres minous. Très observateur également. Un vrai petit warrior ! Il a suffi que je le mette une fois au bon moment dans sa litière pour qu'il soit propre.
Pour l'heure il ne pose pas encore la patte. La plaque ne devrait en principe pas gêner sa croissance (il a environ 4 mois), mais des contrôles radios sont prévus.
Il devra ensuite être stérilisé et identifié.
Pour les deux chatons restés sur le terrain, la dame va essayer de les attraper aujourd'hui. Elle les gardera en accueil chez elle le temps de leur trouver une famille.
Le dossier a été déposé chez Actu Animaux, nous vous ferons signe lorsqu'il paraîtra sur le site.
Mais vous aurez compris que tout don reste le bienvenu, pour lui, pour tous les autres…
N'hésitez pas à partager cet article, et à faire connaître l'histoire du petit… HUGO :-)